Aux USA, 20 millions de nouveaux auditeurs par an pour la radio sur Internet !
juin 6, 2011 No CommentsComme toujours, cette nouvelle tendance nous provient des Etats-Unis. Le très sérieux site Emarketer.com assiste avec beaucoup d’intérêt à ce phénomène, en pleine accélération, grâce notamment aux applications mobiles. Une proportion croissante d’internautes américains écoute désormais la radio sur le Net plusieurs fois par semaine. Ce développement profite aux pure-players, mais également aux réseaux hertziens, qui y trouvent un nouveau terrain de chasse à l’auditeur.
« La radio est aujourd’hui un media interactif, qui recrute chaque semaine, sur le net et sur mobile des millions de nouveaux auditeurs. »
Voilà ce qu’affirment les spécialistes du site Emarketers, sur la base d’une étude très fouillée dont quelques bonnes feuilles sont divulguées en ligne (lire en anglais l’article ici). L’audience de la radio n’en finit plus de se développer sur les applications web et mobiles. « Il est établi que cette année, 37.5% des internautes de 12 ans et plus auront écouté la radio sur le net au moins une fois par semaine. La proportion grimpe à 44.3% si l’on se réfère à une base mensuelle. » Cette audience en pleine croissance concerne à la fois les pure-players et les radios hertziennes qui dupliquent leurs programmes sur le net. Pour les pros du marketing, ce développement est une excellente nouvelle, puisqu’il permet de cibler encore plus finement les consommateurs, même si pour le moment, ces nouveaux services n’ont pas atteint des masses suffisantes d’audience pour mériter une forte attention. Mais on y vient : Selon l’étude, en 2012, plus de 100 millions d’américains auront écouté la radio sur le net au moins une fois par semaine, ce qui représente 46.5 % des internautes. A titre de comparaison, ils n’auront été qu’un peu moins de 80 millions en 2011 (pour 37.5% des internautes) et seront… près de 160 millions en 2015 : plus de 68% des internautes !
On s’en doutait, mais l’étude le confirme : ces nouveaux supports de diffusions complètent et renforcent l’audience des stations hertziennes. Mais attention : la popularité croissante de pure players comme Pandora, associée à l’arrivée prochaine d’autres poids lourds du type de « Spotify » sur le marché américain pourraient faire pencher la balance de l’autre côté plus vite qu’on ne le pense, en générant une audience sur le net supérieure pour les pure-players.
Dis-moi ce que tu écoutes, je te dirais ce que tu consommes !
Steve Jobs n’annonce pas le lancement de son Icloud par hasard (lire ici, sur l’excellent site Electron Libre « Icloud : Steve Jobs prépare la radio du XXIème siècle ») Quoi qu’il en soit, la multiplication des offres ne peut que stimuler le marché d’un média que beaucoup annonçait comme mort au milieu des années 2000. Et les réseaux hertziens, les grandes marques de la radio, devraient également en tirer profit, à partir du moment où elles jouent le jeu sérieusement.
Pour preuve : côté investissements publicitaires, Emarketer.com annonce leur doublement à l’horizon 2015 sur les applications net et mobiles des radios, à 1.6 milliards de dollars annuels. Et ce n’est qu’un début. L’Internet peut en effet permettre un ciblage beaucoup plus précis du public visé. Pandora, par exemple, fait remplir à chacun de ses auditeurs une fiche de renseignements qui collecte toutes ses données démographiques. Steve Jobs veut même aller encore plus loin avec l’Icloud, puisqu’il se propose de vendre aux annonceurs des profils-types par affinités de marque et habitudes de consommation. Exemple : si vous écoutez Lady Gaga, vous avez statistiquement de fortes chances de vous habiller chez Gap. Si vous écoutez de la country music, vous adorez les pick-up et les Harley-Davidson. Ces données, Icloud les mesurera très sérieusement et scannera en permanence ses auditeurs, leurs goûts, pour en tirer des modèles statistiques et marketing. En résumé : dis-moi ce que tu écoutes, et je te dirais ce que tu consommes ! Qu’elle effraie ou non, cette nouvelle donne de la radio en ligne confirme que non seulement le média n’est pas mort, mais qu’il devrait connaître un nouveau développement… pour ceux qui sauront s’emparer des nouveaux outils.
Jean-Charles Verhaeghe
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